Des fouilles subaquatiques du Nil ont mis au jour quantité de blocs sculptés destinés aux monuments égyptiens.

En Egypte, après l’exploration des rives de la Méditerranée et la mise au jour de deux cités antiques au large d’Aboukir, c’est au tour du lit du Nil de faire l’objet d’une campagne de fouilles sous-marines en Nubie. Les premiers résultats révèlent quantité de colonnes, pans de blocs sculptés, inscriptions, qui furent coulés avant d’arriver à bon port et qui dormaient dans le limon du fleuve depuis quatre mille ans.
Le documentaire montre comment, sur place, grâce aux scanners et aux technologies numériques en 3D, les scientifiques reconstituent toutes les étapes de la construction des édifices. Depuis les boules de pierre dure servant de grattoir pour tailler le grès, jusqu’à l’obtention d’un obélisque inachevé cassé.
Matériel dernier cri

A l’automne 2007, Magdy Ghazala et six archéologues égyptiens sont à Assouan, avec un Français, Philippe Martinez, et un Américain, Kevin Cain, équipés d’un matériel dernier cri pour dresser la cartographie du fleuve. Les plongeurs égyptiens prospectent dans les courants, sous la terrasse du Old Cataract, palace où Mort sur le Nil (1978), d’après Agatha Christie, fut tourné. Décor somptueux de la première cataracte, voiles gonflées des felouques, chapelet d’îlots sur fond de désert chauffé à blanc. Dans le limon apparaît le poing de Ramsès II, tenant le sceptre royal, bloc cassé d’une statue.
Sur le massif de grès, le scanner tourne sur lui-même pour cartographier la carrière et produire son moule numérique. Apparaît l’empreinte des blocs de pierre prélevés il y a trois mille ans, comme celle d’un obélisque de 52 m et de 6 m de côté, pesant mille tonnes, deux fois celui de la Concorde. Lequel s’ajoute aux trente-cinq obélisques, dont treize à Karnak. Plus loin, un colosse a été abandonné.
L’histoire du fleuve nourricier et son importance cruciale pour l’urbanisation de ses berges prend corps. Passionnant.
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